Juin 2011
La musique s’immisce et se propage dans les palais de la ville ancienne, comme une invitation à découvrir les lieux d’un royaume sans âge. De Fès, la ville de mon père et de mes ancêtres, je n’ai aucune expérience tangible. Pourtant, ici, dans le labyrinthe millénaire de la médina, tout me semble proche, cohérent, étrangement familier. L’écho des voix aux intonations chantantes, le français réinventé en tournures de phrases imagées, l’humour aux calembours inimitables. Les rues pavées bordées d’épais murs de briques et de chaux, ornementés, sculptés, habillés de fines mosaïques ou coiffés de tuiles vertes. Les lourdes portes en bois qui, parfois, dans un entrebâillement laissent apparaître un monde d’un tout autre ordre que celui de la rue. Ici, tout se joue à l’intérieur. Les concerts sont l’occasion d’en habiter certains, le temps d’une semaine.